Et voilà la fin du chemin. L'achèvement d'un combat qui aura duré près de 15 ans : la publication de la trilogie Myrihandes, livres & albums.
Difficile de vous dire ce qu'on ressent après ça. Fierté ? Libération ? Grand vide ? Satisfaction ?
Peut-être un peu tout ça à la fois. Et peut-être bien d'autres choses.
Il y a des œuvres, dans la vie, des missions auxquelles on s'attache comme à un mât salvateur. Elles vous font tenir droit, elles vous donnent un objectif, un point de mire, et vous donnez toutes vos forces pour l'atteindre. La question reste toujours de savoir ce que l'on devient une fois la fameuse mission accomplie. Le vide, chez certains, donne un effroyable vertige.
Ecrire un livre, c'est merveilleux. Développer une saga, c'est titanesque. C'est entamer avec passion une odyssée personnelle qu'il vous faudra mener de front des années durant. Autant dire qu'il vaut mieux être sûr et certain de son choix. Car cette histoire, ces personnages qui vont vous accompagner nuit et jour ne devront jamais devenir un fardeau, une source d'indifférence ou de lassitude.
Ça n'a jamais été le cas en ce qui me concerne. Ces personnages ont vécu si fort en moi qu'à mes yeux, ils existent presque autant que n'importe qui. J'ai défendu leur histoire, jour après jour, contre vents et marées, devant des dizaines d'éditeurs de la place parisienne, et ma foi, si personne n'a voulu prendre la suite du Diable Vauvert, c'est que c'était sûrement inscrit dans le marbre.
Il est étonnant de constater, d'ailleurs, combien la passion qui anime l'auteur, fort de trois livres enrichis du talent d'une dizaine d'illustrateurs, de trois bandes originales, de solides communautés de fans, de critiques élogieuses et d'un succès grandissant sur les salons, peut laisser de marbre tous ces braves gens. Sans doute manque-t-il quelque part à ce palmarès un gros chiffre de vente. Alors qu'il suffirait peut-être pour l'un d'eux de relever simplement le challenge avec moi.
En attendant, la saga EXISTE ! Grâce à quelques centaines d'Ululeurs qui se sont lancés dans l'aventure et l'ont poursuivie jusqu'au bout. Grâce à une poignée d'artistes qui ont cru eux aussi à ce projet, qui ont donné de leur temps, de leur talent, pour étoffer l'univers de Myrihandes.
Et ce, malgré l'absence totale de couverture media, farouchement solidaires devant l'idée selon laquelle l'oeuvre autoéditée n'a aucune espèce de valeur.
Mon rêve a pris corps grâce à VOUS. A votre énergie, votre enthousiasme, votre soutien sans faille. MERCI !
Je continuerai néanmoins à penser que cette saga mérite sa place, quelque part, dans les étoiles. D'être prise en main par un grand éditeur qui lui offre une notoriété nouvelle. La France continuera sans doute de lui faire le gros dos, mais je l'oriente doucement, très doucement, vers l'étranger. A la lumière d'un titre, adapté à la langue de Shakespeare, qui résonnera peut-être un jour jusque chez nous : MEERHINS.
Voilà... J'aurais des tas de gens à remercier, mais j'aimerais en privilégier certains, pour l'inspiration qu'ils m'ont offert durant toutes ces années : Christine Joly, sans qui cette saga n'existerait pas, Christophe Houssin pour sa musique bénie des dieux, Cyril Barreaux pour la beauté féerique de ses couvertures et Charlène Férès pour des mots que je n'oublierai jamais...