lundi 17 février 2020

Tant qu'on est là.



Tant qu'on est là,
Tant qu'on peut s'écrire,
Tant que le sort ici-bas
Nous préserve du pire,
Je voudrais tout te confier
Tout avouer, tout te dire
A toi, mon ami.e, mon allié.e,
Ma bien-aimée, ma lyre.

Nous avons ri aux mêmes jeux
Nous avons cru aux mêmes cieux
Nous avons traversé des rideaux de flammes
Serré nos cœurs sur les mêmes drames.
Nos yeux rêvaient sous ce ciel d'étoiles
D'un destin couleur d'aurores boréales,
Nos voix se mêlaient en doux accords
Défiant tantôt l'amour, les dieux ou la mort
Le doute et la peur n'avaient pas leur place
Là où la foi unissait nos espaces.

Nous avons couru le long de la même plage,
Bravé toutes les lois, surtout les plus sages
Les joues pareilles aux fiers coquelicots
Fleurissant aux premiers chants des oiseaux.
Parfois tu as partagé la tiédeur de ma couche
Sans que jamais je n'oublie le miel de ta bouche.
Nous étions si grands, si follement invincibles
Si loin de tout ce qui nous prendrait pour cibles
Si gaiement inconscients de la bête immonde
Grognant dans l'ombre aux portes de notre monde.

Aujourd'hui, nous sommes bel et bien libres
Où que nous soyons, quoi que nous fassions
Tous reliés par ce labyrinthe de fibres
Devenu maître de la grande illusion :
Celle qu'il en sera toujours ainsi
Connectés les uns aux autres au fil de la vie.

Mais rien ne dure, rien n'est éternel,
Sinon la magie des grands arcs-en-ciel.
Un jour viendra où la noirceur de l'ombre
Nous cueillera un à un et en nombre.
Ce jour où la religion de l'argent
Aura sacrifié nos nations au néant.

Avant que ne vienne ce jour,
Avant que l'onde engloutisse les tours
Je viens vous dire tout mon amour
Tous mes mercis pour ces rangs de labours
Que nous avons tracés avec tant de bravoure.

Rien ne dure, oui, mais rien n'est vain
Comme la vigne sait donner du bon vin
Vous avez donné du sens à mon chemin
Entre les lignes croisées de nos mains.

Nous sommes une grande famille qui s'ignore
Une fratrie d'âmes qui vaut de l'or
Faisons de ce lien notre plus beau trésor
Notre sanctuaire loin de tous les passwords.

mardi 11 février 2020

Le chemin est souvent plus beau que la destination.


C'était il y a dix ans : la publication de Myrihandes, premier du nom, chez le Diable Vauvert.

Je me souviens de ce sentiment de victoire, de revanche sur mes années épuisées de batailles dans la musique. Enfin, un éditeur - et pas le moindre - publiait mon premier ouvrage, dont le thème des âmes-soeurs comptait tant à mes yeux. Son écriture, son histoire, ses personnages me libéraient d'un passé douloureux, d'un pan de vie qu'il fallait laisser derrière moi.

La vie se revêtait de couleurs nouvelles. Le succès, j'en étais convaincu, me tendait les bras. Le prochain Tolkien était là, caché entre les lignes de mon petit livre, attendant d'enflammer le coeur épris de fantasy de milliers de lecteurs...

Et puis, comme je l'écrivais dans un autre de mes romans : PAN ! dans ta gueule.

Et rebondir à nouveau, se relever, trouver de nouvelles armes, s'entourer de nouvelles gens... et rebâtir. Sept ans et des rides à l'âme plus tard, démarrait la campagne Ulule pour la réédition du tome 1. Puis des tomes 2 et 3 en 2018 et 2019, forts de ma collaboration avec d'autres magnifiques artistes de la musique et de l'illustration. Pour une saga que j'espérais d'envergure universelle, finalement réservée à une poignée de lecteurs d'autoédition.

Humilité. Encore et toujours.

A l'aulne de tout ce travail, de ces dix années passées à découvrir les coulisses du monde de l'édition, d'un nouveau roman jeunesse à paraître... j'en arrive au même constat que celui de mon aventure musicale : l'aboutissement n'est rien. Le bonheur, petit ou grand, est dans le chemin. Seulement dans le chemin. Et les êtres que l'on y croise.

S'il y a un combat à mener, aujourd'hui, c'est celui de ne pas laisser le réel dévorer ce qui nous reste de rêves...

Petite ode à mon fils

Si je m'émerveille, c'est de l'éclat de tes yeux. Si j'espère, c'est du cristal de tes rires. Si je me bats, c'est pour éclaircir tes cieux. Si je chavire, c'est pour que tu gagnes la rive. Si je me fais clown, c'est pour sécher tes larmes. Si je me fais dur, c'est pour aiguiser tes armes. Si parfois je danse, c'est autour de ton coeur. Si parfois je tombe, c'est pour être à ta hauteur. Si demain le monde nous fait le gros dos, mon fils, je lui ferai porter le chapeau. Et lui fouetterai à grands coups l'échine pour t'offrir des lendemains plus dignes.
Si aujourd'hui j'existe, si ma vie a un sens, c'est pour tenir la main de ton enfance.

Les Effets Boomerang : mon interview par Morgan Priest

Mon interview autour des Effets Boomerang , livre témoignage sur les ravages du vaccin Covid sur ma santé, qui empire ces derniers temps... ...