samedi 19 décembre 2020

La culture, cette sève de l’humanité

 

 

TRIBUNE MEDIAPART : Auteur de romans et de spectacles, j'ai dédié ma vie à divertir, à émouvoir, à émerveiller les autres. La première vague de l’épidémie a fait tanguer ma barque, mais je pensais que nous en sortirions grandis. Sans me douter que la seconde vague, quelques mois plus tard, déciderait le gouvernement à couler par le fond des secteurs entiers de l'économie, dont celui de la culture.

Je suis auteur depuis un peu plus de dix ans, et artiste depuis qu'un crayon a eu l'idée saugrenue d'atterrir entre mes doigts. J'aurais sans doute pu en faire autre chose, de ce satané crayon. Comme des formules mathématiques par exemple ; des plans d'architecte ou de quoi remplir des feuilles d'ordonnance médicale. Mais non. Ce que me chuchotait ce drôle d'ustensile n'avait rien à voir avec tout ça. D'ailleurs, il ne m'a jamais laissé le choix. La seule chose qu'il demandait, c'était de gribouiller d'étranges petits bonhommes aux oreilles pointues, de coucher sur un cahier les histoires toutes aussi étranges qui me hantaient l'esprit, ou d'aligner des notes trépidantes sur une partition.

Je ne me suis jamais dit, à l'époque, que j'étais "un artiste". Je captais simplement des choses. Je les sentais tout près, vibrantes, vivantes, attendant que je les rende perceptibles au monde alentour. Alors je m'y suis attelé. Consacré jour et nuit. Jusqu'à ce que l'évidence s'impose d'elle-même : j'étais destiné à donner vie à mes créations. A me consacrer à ma mission divine. Dès lors, j'y ai mis toute mon énergie, toute mon ardeur, enflammé par ces particules d'univers fantastiques que je faisais naître de mes mains. La passion m'habitait. Rien ne pouvait m'arrêter : c'était ma voie, mon destin, sans le moindre doute.

Jusqu'à ce que 2020 vienne jouer les trouble-fête. Ou plutôt les rouleaux compresseurs.

Nous ne sommes pas tous armés
de la même façon

Qui aurait imaginé une seule seconde avec quelle force ce raz de marée allait s'abattre sur nous ? Nos priorités, nos envies, nos convictions ont été rudement ébranlées. Pour ne pas dire mises en pièces. L'inquiétude du lendemain a envahi le cœur de beaucoup d'entre nous, quoi qu'en disent ceux qui ressassent à l'envi qu'il faut savoir regarder le bon côté des choses, vivre l'instant présent, cesser de regarder les médias... Oui, certains en sont capables. D'autres pas. C'est ce que je ressens, que je découvre autour de moi, jour après jour. Nous ne sommes pas tous armés de la même façon. Nous sommes inégaux face à l'adversité, face à la crise, à l'isolement ou l’angoisse. Des secteurs entiers sont à l'agonie, des compagnies, des entreprises ont déjà fait faillite, et aucune échéance réelle ne nous permet de voir pointer le bout du tunnel. Pas même les vaccins, dont on ne sait encore rien de l'efficacité ou des effets secondaires à moyen et long terme.

La panique à bord du Titanic gouvernemental aggrave d'autant plus la situation. Les décisions prises à l'emporte-pièce, sans concertation avec les organismes concernés, dans la restauration, l'hôtellerie, le spectacle, le cinéma... sont en train de noyer un à un celles et ceux qui font la beauté, l'attractivité, l'âme de notre pays. Prisonniers de la glace de règles sanitaires arbitraires, ils gèlent sur place, recroquevillés, abandonnés, perdus dans la brume de leur prétendue non essentialité.

Non essentiel. Deux mots qui résonnent en moi comme le sifflement sec et glacial d'une guillotine. Deux petits mots qui font toute la différence entre ceux qui méritent de vivre, de travailler, de donner du sens à leur vie... et les autres : tels les Dalits, les Intouchables d'Asie du Sud, on nous relègue au dernier échelon de la société, impurs et superficiels que nous sommes de par la fatuité de notre métier.

Mettre du rire dans les drames
et du drame dans les rires

Paradoxalement, ce sont ces mêmes métiers qui donnent à aimer la vie, à la repeindre de couleurs plus joyeuses, à dessiner un sourire sur les lèvres d'un enfant, à soulager la peine, la douleur, à mettre du rire dans les drames et du drame dans les rires. Ce sont ces mêmes gens, ces métiers de bouche, de plume, de scène, de salles obscures qui œuvrent d'arrache-pied, sans jamais compter leurs heures, pour offrir un peu de rêve, d'évasion, de magie, de folle passion à notre quotidien. Ils sont la sève de notre pays, une sève remontant de plus profond de ses racines vers ses frondaisons, glissant de branche en branche pour l’irriguer de sa vigueur, lui dédier une identité.

Que restera-t-il de ce pays lorsqu'on l'aura desséché, aseptisé de tout ce qui fait son âme ?

J'ai toujours écrit, illustré, composé pour embellir le monde et la vie des autres. Instruit du talent de celles et ceux qui m'avaient précédé, je me suis donné pour mission d'offrir aux gens des échappées belles. De leur partager, le temps d'un livre ou d'un spectacle, les chimères qui me possédaient au point de leur donner corps. Je me suis nourri de leurs émotions, comme ils se sont nourris des miennes. Un échange extraordinaire, tel qu'il en existe rarement ailleurs. Un cocktail de souvenirs, de regards pétillants, de sourires émerveillés qui font qu'on se sent vivant, d'un côté du miroir comme de l'autre.

Apporter un souffle d'humanité
dans tous ces relents d'inhumanité ?

Priver un peuple de ce fil d'Ariane qui le lie à la compréhension, à l'ivresse, à la sensualité du monde, c'est le réduire à l'état d'esclave. Esclave de la raison, de l'obscurité, de la peur, de la misère spirituelle. Esclave de la déchéance idéologique et culturelle d'un pays qui, dans la violence de la tourmente, a perdu le sens de ses vraies valeurs.

Ne serait-il pas temps, dans ce règne avilissant des gestes barrière, de distanciation physique, d'alternance incessante de couvre-feu et confinements, de nous octroyer quelques bouffées d'oxygène ? D'apporter un souffle d'humanité dans tous ces relents d'inhumanité ? Car s'il est vital de soigner les corps, il en est de même des esprits et des cœurs. A moins de n'avoir pas encore compris à quel point nous sommes ce que nous ressentons.

Je veux croire que tous les bouleversements actuels, ici et partout dans le monde, œuvrent à ce changement de paradigme. A ce renversement si essentiel de nos valeurs. Je veux croire que les poètes ne seront plus les idéalistes méprisés d’aujourd’hui, mais les pionniers du monde de demain.

Je veux croire que l'art nous unit à la terre et au ciel. A la nature qui nous a enfantés. Et que nous ne saurions vivre bien longtemps sans cette magnifique harmonie.


Actualité de l'auteur : une campagne de crowdfunding pour son nouveau roman Krog Macherok et le venin des Hautes Terres, un conte "éco-féerique" pour la jeunesse dont des exemplaires seront offerts aux enfants hospitalisés à l'Institut Saint-Pierre.La campagne s'achèvera le 10 janvier 2021.

lundi 14 décembre 2020

Soutenez Krog Macherok, mon 1er roman éco-féerique sur Ulule !

 


Le jour où il découvre le corps d'un des siens empoisonné par les vapeurs de la terre, Krog, jeune Gnome Caillassier, prend conscience d'une terrible réalité : ce sont les Hommes et leur sorcellerie qui sont à l'origine du drame qui a frappé jadis sa famille.

Il se lance alors en secret dans une mission de sabotage visant les coupables désignés : l'exploitation d'une petite famille de viticulteurs. Il ne s'attendait pas à y croiser la fille du propriétaire, une jeune humaine douée d'étranges pouvoirs sur la nature...

Ce nouveau roman, entre féerie et écologie (le terme d'éco-féerie" m'est apparu comme séduisant et un bon antidote à celui d'éco-anxiété"), est à soutenir actuellement sur Ulule. Nous en sommes à 40% et espérons bien avoir réuni le budget final d'ici le 10 janvier prochain pour donner vie au livre !

 


C'est une histoire que j'ai voulue pour la jeunesse, pour le plaisir de visiter les Esprits de la Nature, de leur donner corps et chair, de montrer quel rôle ils peuvent jouer dans l'équilibre de la vie et de la santé de la terre.

Je l'ai écrite pour vous, pour vous retremper en famille dans le merveilleux, la féerie, le frisson aussi, bref dans l'existence si bien cachée de ces créatures tantôt magnifiques, tantôt terrifiantes ! Le tout illustré par un maître en matière de merveilleux : l'artiste Cyril Barreaux, qui a déjà signé les couvertures des tomes 2 et 3 de la saga Myrihandes.

Je l'ai écrite pour parler de nature, de biodiversité, de respect de l'environnement et du mal que les Hommes, consciemment ou non, peuvent faire subir à la terre et aux êtres qui l'habitent.

Je l'ai écrite, enfin, pour la partager un jour avec les enfants de l'Institut Saint-Pierre, près de chez moi à Palavas les Flots, afin d'alléger leur quotidien à l'hôpital et donner à ce livre plus de sens et d'utilité solidaire.

Merci de parler du projet autour de vous et de nous soutenir ! On compte sur VOUS !!

samedi 7 novembre 2020

Breaking News

 


Je ne suis qu'une goutte dans l'océan.
 Mais nous tous, artistes, avons besoin de vous 
pour ne pas voir les livres, la musique,
les spectacles, l'art sous toutes ses formes disparaître.

Je vous en dis plus dans la vidéo ci-dessous.



lundi 19 octobre 2020

Des Souvenirs pour Forger l'Avenir


Je me souviens du petit ours bleu que je serrais enfant dans mes bras, pour me rassurer quand la nuit tombait sur ma chambre.

Je me souviens de la camionnette à bonbons qui klaxonnait pour annoncer son arrivée chaque samedi dans ma résidence. De mes pas dévalant les quatre étages de l'immeuble pour aller récolter le Saint Graal de mon week-end.

Je me souviens des promenades, des jeux dans la garrigue, où mes amis et moi nous inventions des histoires extraordinaires. Des branches de pins qu'on secouait pour voir dégringoler sur leur fil les chenilles processionnaires.

Je me souviens de mes larmes chaque fois que venait la fin du spectacle Son et Lumière de l'abbaye paternelle, de mon émotion à l'écoute des voix, de la musique, au milieu des autres spectateurs dont les silhouettes se découpaient sous les étoiles.

Je me souviens de ces amitiés qui m'ont construit, de ces fous-rires qui nous secouaient, de ces musiques et de ces films qu'on partageait, encore et encore, jusqu'à tomber de fatigue.

Je me souviens de chacun de mes premiers baisers. De ces fourmillements dans mon ventre au moment où mes yeux croisaient les siens ; où cette fine lueur en eux éclairait leur désir.

Je me souviens des grands repas de famille. Du joyeux vacarme des oncles et tantes, des cousins et cousines, des blagues et des étreintes. Des regards qui s'illuminaient devant le sapin de Noël ou les bouquets de feux d'artifice ; ces lumières de pas longtemps qui resteraient à jamais allumées dans nos coeurs.

Je me souviens de la passion débordante qui m'animait, le crayon à la main pour dessiner mes héros de papier ; mon clavier de piano sous les doigts pour donner vie à une chanson ; mon micro en main pour chanter, à la fois fort et fébrile, sur une scène de théâtre.

Je me souviens du plaisir indicible de donner corps à une histoire. De voir ses personnages prendre vie entre les lignes et se propager dans mes veines. D'aller à la rencontre de mes lecteurs, petits et grands, de faire briller le rêve, la magie dans leurs yeux. D'écouter leur histoire à eux et m'en enrichir.

Je me souviens de mes amours, une à une, de l'électricité de nos rencontres, de mes maladresses, de leur compréhension. De cette main glissant dans mes cheveux. De ces frissons qui entretenaient la flamme. De ce souffle courant le long de ma peau, me rappelant chaque seconde combien j'étais vivant.

Je me souviens des premiers cris de mon fils, de cette libération teintée d'ahurissement quand je l'ai pris dans mes bras, encore couvert de talc. Du regard épuisé et pétri d'amour que sa maman a posé sur lui quand elle l'a lové dans les siens. De notre étonnement et de notre fierté de le voir apprendre et grandir. D'entendre ses premiers mots et éclats de rire.

Je me souviens de tous ces moments, d'échanges, de partages, de communion qui ont jalonné ma vie. Toutes ces petites et grandes choses qui font qu'on s'est bâti une histoire, une famille de sang ou de coeur, un endroit où l'on se sent chez soi.

Toutes ces choses qui, mises bout à bout, font ce que nous sommes.

Il y a des gens, aujourd'hui, qui ont envie que tout cela change. Qui se saisissent d'une providence morbide pour démêler les fils de notre tissu social. Pour démolir pierre après pierre le grand édifice qui fait de nous une communauté d'hommes et de femmes doués d'empathie, de désirs et de force d'âme.

Mais nous ne sommes pas des pions d'échiquier, soumis aux folies des tours et à la domination du roi. Nous sommes les forces vives de ce pays. Avec notre culture, nos convictions, nos batailles à remporter pour nos proches comme pour nous-mêmes. Et ce n'est pas l'inconséquence, la peur ou la corruption de quelques grands seigneurs qui vont nous pousser à la reddition.

Souvenez-vous de qui vous êtes. De ce qui vous a forgé. De ce qui vous donne envie de vous lever le matin et de sourire au ciel. Souvenez-nous des êtres, des échecs et des victoires, des instants qui vous ont menés là.

Ce sont eux qui vous aideront à rester debout. A ne pas plier face à ceux qui veulent vous voir à genoux.

Car rien ne saurait faire tomber celui qui tient sur ses racines.

jeudi 15 octobre 2020

La Conjuration des Sept : mon 1er roman disponible en ebook !


Vu que certaines personnes ont rencontré des soucis sur la réception du livre physique via Amazon (ça ne m'étonne guère...), j'ai décidé de vous proposer "La Conjuration des Sept" sous format ebook.

Ecrit en 1995 et réécrit entièrement en 2013, j'ai pris plaisir à retrouver ces personnages empruntés à mes véritables amis d'alors (je me suis moi-même mis en scène dans le lot) et à raconter cette histoire d'épouvante à la Stephen King autour de la vieille abbaye que restaure mon père depuis 50 ans, ancrée en plein terroir du Languedoc.

L’HISTOIRE :

Sept jeunes gens, liés par leur affection pour une vieille abbaye, sont témoins d’étranges et terrifiants phénomènes. Où qu’ils soient, quoi qu’ils fassent, des visions d’horreur les assaillent. Dans cette tourmente infernale dont chaque nouvel assaut menace leur raison, seule une mystérieuse jeune femme, apparaissant sans cesse différente à chacun, semble détenir toutes les réponses...

Sept Élus. Sept Dagues. Une constellation pour énigme, et l’amitié pour blason. La grande Conjuration peut commencer !

***

Pour info, le livre est découpé en sept parties, narrée chacune du point de vue d'un personnage différent. Les événements s'y entrecroisent et apportent des éclairages sur l'ensemble de l'intrigue. Un peu comme un Game of Thrones avant l'heure :)


QUELQUES CRITIQUES :

Kawell et ses Livres : « Un livre parfait pour les ados qui aiment se faire peur et les jeunes adultes fans de films d’horreur. »

Khimaira World : « S’inscrivant dans la lignée des grands auteurs du feuilleton littéraire (…), Guilhem Méric a le don de brosser des portraits attachants qui nous font, dès les premières pages, prendre fait et cause pour les futurs membres de la Conjuration des Sept. »

Unification France : « Une fois de plus c’est très agréable à lire, et une fois de plus l’auteur dote son récit d’un vocabulaire riche et la grande force de Guilhem Méric est de savoir adapter son récit à son narrateur. »

Les Lectures de Mina : « Je me suis de suite attachée au personnage d'Iris, une jeune adolescente pleine de fougue et éprise de liberté. »

mardi 13 octobre 2020

Découvrez les aventures de Krog Macherok dès le 14 octobre sur Wattpad !

 


Je crois que le moment est bien choisi pour ressortir Krog Macherok de sa boîte ! 

Pourquoi ? D'abord, parce que nous avons besoin plus que jamais d'évasion, de magie, de réenchantement dans nos vies. Et cette histoire, de bout en long, est un hymne au merveilleux. Ensuite parce que cette fable autour des mystères du Petit Peuple est aussi une ode à la nature, à l'écologie, qui vient dénoncer en filigrane le danger mortel des pesticides.

A l'heure où le gouvernement valide à une majorité écrasante la réintroduction des néonicotinoïdes (notamment responsables de l'effondrement des colonies d'abeilles et de graves maladies chez l'être humain), tout en niant les alternatives et le fond du problème, c'est aussi un acte citoyen pour moi, pour vous, de sensibiliser les plus jeunes sur ce sujet majeur, tout en leur offrant une lecture trépidante, divertissante et riche de personnages attachants !


Qu'est-ce que Wattpad et pourquoi choisir de le publier sur ce site ?

Wattpad se définit comme un endroit de découverte et de partage de récits, une plateforme sociale et une communauté d’écrivains et de lecteurs. Les auteurs peuvent y publier leurs romans, chapitre après chapitre, jour après jour, semaine après semaine...le tout gratuitement pour eux comme pour les lecteurs : il suffit juste de s'inscrire.

Wattpad, c'est aussi un énorme vivier pour les éditeurs, qui vont repérer les auteurs qui recueillent le plus de lectures et d'abonnés, pour leur proposer un contrat à la clef. Et dans le contexte économique actuel, où personne n'est poussé par la volonté de prise de risques, Wattpad est devenu un moyen de tester une oeuvre et d'en évaluer le potentiel à moindre coût.

Voilà pourquoi je vous invite à rejoindre l'aventure : vous y découvrirez l'histoire inédite de Krog Macherok, jour après jour, tout en pouvant me laisser vos commentaires, avis, suggestions... Tout est possible !

Rendez-vous vite sur ma page WattPad pour vous abonner et ne pas manquer le lancement du roman !



 On me dit dans l'oreillette d'arrêter de parler du climat qui part en vrille, des politiques qui nous étouffent, du couillonavirus et de ses prophètes, du hold-up mondial des multinationales...

Bref, de tout ce qui vous pourrit la vie à vous aussi, chez vous ou sur votre fil d'actu. Dans les journaux, la radio, sur le web...

Parce que vous savez quoi ? Le stress TUE. A petits feux peut-être, indirectement, mais il tue aussi sûrement que les accidents de la route, le tabagisme ou le visionnage de la collection complète des films des frères Dardenne.

J'en sais quelque chose, moi qui me trimballe un foutu reflux acide depuis avril dernier et m'empoisonne le corps avec un antiacide généreusement prescrit par mes différents médecins.

Heureusement, il y a de petites choses encore toute belles dans nos vies en instance de reconfinement : le chuchotement de la mer, le vent dans les cheveux. Le bruissement des arbres, la vibration de leur écorce sous nos doigts. Le rire, les câlins de nos enfants, leurs grands yeux si pleins d'innocence qu'on en vient à les envier. Une musique, un film, un livre qui met votre coeur en émoi. Un parent qu'on soutient. Un ami qu'on étreint. Un amour qu'on fait sien.

Il nous faut bien ça pour garder le cap. Pour garder la foi. S'entourer de belles choses, de belles âmes, qui finissent par devenir nos refuges quand le monde, tout autour, montre les dents. La vie nous a offert quelques perles précieuses, des repaires où venir retremper nos forces quand l'épuisement guette. Quand la colère, l'agressivité, la menace voudraient nous voler nos ailes. Celles qui nous font survoler les vicissitudes du quotidien, qui nous les rendent plus petites face à l'immensité du lien indéfectible qui nous unit à notre propre lumière et à celle de nos proches. De notre socle d'amour.

Les jours qui s'annoncent seront loin d'être faciles. Alors soyez plus que jamais conscients de ce que vous avez. De ceux qui vous chérissent et que vous aimez. Des lieux qui vous ressourcent aussi fort qu'une fontaine de Vie. Prenez-en soin. Gardez-les chaque jour au coeur. Chassez les ombres, confiez-vous, faites confiance.

Après l'effondrement vient la renaissance. Puissiez-vous la vivre les ailes élancées vers le ciel et trouver votre nouvelle voie. Votre nouveau chemin de vie. Soyez ce cygne et envolez-vous vers votre soleil. L'amour ne brûle pas tant qu'il rougeoie.

mercredi 13 mai 2020

Partie remise pour Krog Macherok


La campagne Ulule pour le roman éco(lo)-féerique "Krog Macherok et le venin des Hautes Terres" a fait elle aussi les frais de la crise du coronovirus.

Un moment, nous pensions que la crise du Covid19, et le long confinement qui en a découlé, bénéficierait aux activités numériques, et plus particulièrement à l'accompagnement de projets de financement participatif, liés notamment à la culture, à la littérature et aux engagements écologiques.

Force est de constater que nous nous sommes trompés. Pour une raison très simple, mais difficile à anticiper.

“Parfois, il est difficile de croire à une histoire différente de celle que nous vivons”, prévenait le quotidien italien La Repubblica, avec cet exemple qui parlera à bon nombre d’entre vous. “Page 21 du roman : le protagoniste se lève et s’apprête à serrer la main de son futur grand ami... Mais juste à ce moment-là, notre instinct de lecteur prévaut et surgit tel un cri : ‘Ne le fais pas, respecte la règle de distanciation sociale, nous ne pouvons plus nous toucher !’”.

En ces temps de confinement, beaucoup ont éprouvé cette sensation. On essaye de se distraire en feuilletant un bouquin, ou en regardant un film ou une série, mais rien n’y fait. Nos pensées reviennent inlassablement à l’actualité. Au coronavirus. Notre faculté à nous projeter est censurée.

Le projet de Krog Macherok n'a pas échappé à ce piège dans lequel beaucoup d'entre nous ont été happés.

C'est pourquoi, à quelques heures de la fin de cette campagne, je tiens personnellement à vous faire part de ma compréhension, de ma compassion, mais aussi de mes sincères remerciements. Car il y a eu malgré tout d'enthousiastes et généreux soutiens sur ce projet ! Muchas gracias pour votre confiance !

Nous continuons encore aujourd'hui à vivre des jours incertains, égarés entre espoirs et inquiétudes... mais je reste persuadé que nous sortirons bientôt de cette crise sans précédent et que de nouveaux élans en émergeront : audacieux, innovants, résilients et plus que jamais solidaires.

Nous nous inscrirons dans cet élan, le moment venu, en lançant une nouvelle campagne pour ce projet, auquel resteront bien entendu associés l'Institut Saint Pierre et sa Fondation, afin que les enfants hospitalisés en leur sein puissent se voir offrir des exemplaires du roman.

Cette épreuve nous montre combien les enjeux écologiques et le respect de la cause animale peuvent avoir d'impact sur notre santé à tous. Combien notre société a besoin de changer. Et ce changement viendra de la façon dont nous choisirons ensemble d'appréhender le monde. De ne plus considérer la nature comme quelque chose d'extérieur à nous, où nous pouvons puiser sans vergogne... mais comme une entité à part entière, qui vaut pour ce qu'elle est. Riche de sa beauté, de ses mystères, de son infinie variété.

Merci encore à celles et ceux qui ont cru et croient toujours à ce projet. Nous reviendrons plus forts, plus aguerris, plus conscients encore de la portée de nos actions, pour vous livrer une histoire pleine de féerie, de créatures fantastiques, d'illustrations merveilleuses, de suspens et de messages "verdoyants" pour la jeunesse !

Portez-vous bien et restez à l'affût : vous serez informés via la page Ulule du retour de Krog Macherok ;)


lundi 17 février 2020

Tant qu'on est là.



Tant qu'on est là,
Tant qu'on peut s'écrire,
Tant que le sort ici-bas
Nous préserve du pire,
Je voudrais tout te confier
Tout avouer, tout te dire
A toi, mon ami.e, mon allié.e,
Ma bien-aimée, ma lyre.

Nous avons ri aux mêmes jeux
Nous avons cru aux mêmes cieux
Nous avons traversé des rideaux de flammes
Serré nos cœurs sur les mêmes drames.
Nos yeux rêvaient sous ce ciel d'étoiles
D'un destin couleur d'aurores boréales,
Nos voix se mêlaient en doux accords
Défiant tantôt l'amour, les dieux ou la mort
Le doute et la peur n'avaient pas leur place
Là où la foi unissait nos espaces.

Nous avons couru le long de la même plage,
Bravé toutes les lois, surtout les plus sages
Les joues pareilles aux fiers coquelicots
Fleurissant aux premiers chants des oiseaux.
Parfois tu as partagé la tiédeur de ma couche
Sans que jamais je n'oublie le miel de ta bouche.
Nous étions si grands, si follement invincibles
Si loin de tout ce qui nous prendrait pour cibles
Si gaiement inconscients de la bête immonde
Grognant dans l'ombre aux portes de notre monde.

Aujourd'hui, nous sommes bel et bien libres
Où que nous soyons, quoi que nous fassions
Tous reliés par ce labyrinthe de fibres
Devenu maître de la grande illusion :
Celle qu'il en sera toujours ainsi
Connectés les uns aux autres au fil de la vie.

Mais rien ne dure, rien n'est éternel,
Sinon la magie des grands arcs-en-ciel.
Un jour viendra où la noirceur de l'ombre
Nous cueillera un à un et en nombre.
Ce jour où la religion de l'argent
Aura sacrifié nos nations au néant.

Avant que ne vienne ce jour,
Avant que l'onde engloutisse les tours
Je viens vous dire tout mon amour
Tous mes mercis pour ces rangs de labours
Que nous avons tracés avec tant de bravoure.

Rien ne dure, oui, mais rien n'est vain
Comme la vigne sait donner du bon vin
Vous avez donné du sens à mon chemin
Entre les lignes croisées de nos mains.

Nous sommes une grande famille qui s'ignore
Une fratrie d'âmes qui vaut de l'or
Faisons de ce lien notre plus beau trésor
Notre sanctuaire loin de tous les passwords.

mardi 11 février 2020

Le chemin est souvent plus beau que la destination.


C'était il y a dix ans : la publication de Myrihandes, premier du nom, chez le Diable Vauvert.

Je me souviens de ce sentiment de victoire, de revanche sur mes années épuisées de batailles dans la musique. Enfin, un éditeur - et pas le moindre - publiait mon premier ouvrage, dont le thème des âmes-soeurs comptait tant à mes yeux. Son écriture, son histoire, ses personnages me libéraient d'un passé douloureux, d'un pan de vie qu'il fallait laisser derrière moi.

La vie se revêtait de couleurs nouvelles. Le succès, j'en étais convaincu, me tendait les bras. Le prochain Tolkien était là, caché entre les lignes de mon petit livre, attendant d'enflammer le coeur épris de fantasy de milliers de lecteurs...

Et puis, comme je l'écrivais dans un autre de mes romans : PAN ! dans ta gueule.

Et rebondir à nouveau, se relever, trouver de nouvelles armes, s'entourer de nouvelles gens... et rebâtir. Sept ans et des rides à l'âme plus tard, démarrait la campagne Ulule pour la réédition du tome 1. Puis des tomes 2 et 3 en 2018 et 2019, forts de ma collaboration avec d'autres magnifiques artistes de la musique et de l'illustration. Pour une saga que j'espérais d'envergure universelle, finalement réservée à une poignée de lecteurs d'autoédition.

Humilité. Encore et toujours.

A l'aulne de tout ce travail, de ces dix années passées à découvrir les coulisses du monde de l'édition, d'un nouveau roman jeunesse à paraître... j'en arrive au même constat que celui de mon aventure musicale : l'aboutissement n'est rien. Le bonheur, petit ou grand, est dans le chemin. Seulement dans le chemin. Et les êtres que l'on y croise.

S'il y a un combat à mener, aujourd'hui, c'est celui de ne pas laisser le réel dévorer ce qui nous reste de rêves...

Petite ode à mon fils

Si je m'émerveille, c'est de l'éclat de tes yeux. Si j'espère, c'est du cristal de tes rires. Si je me bats, c'est pour éclaircir tes cieux. Si je chavire, c'est pour que tu gagnes la rive. Si je me fais clown, c'est pour sécher tes larmes. Si je me fais dur, c'est pour aiguiser tes armes. Si parfois je danse, c'est autour de ton coeur. Si parfois je tombe, c'est pour être à ta hauteur. Si demain le monde nous fait le gros dos, mon fils, je lui ferai porter le chapeau. Et lui fouetterai à grands coups l'échine pour t'offrir des lendemains plus dignes.
Si aujourd'hui j'existe, si ma vie a un sens, c'est pour tenir la main de ton enfance.

Les Effets Boomerang : mon interview par Morgan Priest

Mon interview autour des Effets Boomerang , livre témoignage sur les ravages du vaccin Covid sur ma santé, qui empire ces derniers temps... ...